NAUVOO LODGE

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Histoire du Golf

Histoire du Golf

« Mon esprit ne va, si les jambes ne l’agitent… »
MONTAIGNE


A – HISTORIQUE DU GOLF

Le golf a été joué à ST ANDREWS en Ecosse, au quinzième siècle et si d’autres nations comme la France et

la Hollande en revendiquent le concept, l’origine du jeu demeure un mystère.
Les hollandais ont cité le jeu de cannes et balle « kolven » comme preuve de leur requête, les français le jeu de mail.

Ce dernier se pratiquait déjà en France au 16ème siècle et il possède des règles et des attitudes de jeu qui ressemblent

très fortement au golf, comme en témoignent des gravures de Lauthier en 1717.
Certains chercheurs ont aussi fait le rapprochement avec le jeu de chôle (ou soule) qui existait dès 1353 en Flandre et

qui est toujours pratiqué dans le nord de la France et en Belgique.

La première référence documentée sur le golf est un édit de 1457 de Jacques II, roi d’Ecosse, qui bannissait la pratique du golf car ce jeu distrayait les archers de l’entraînement au tir. Cette interdiction allait être levée en 1501 et le roi Jacques IV s’est lui-même adonné à cette passion. En 1501, son trésorier paie 14 shillings un artisan de PERTH pour l’achat de cannes et en 1503, il a été relevé que le roi lui a emprunté 42 shillings pour régler une dette de jeu relative à une partie de golf

Les premières évidences du golf en Ecosse se trouvent dans le dossier des sessions de la cour de Kirk du 16ème et du 17ème siècle. Dans plusieurs parties de la côte Est écossaise, des paroissiens sont punis pour avoir joué au golf à l’heure du sermon.
Ce jeu s’implante vraiment outre-manche en 1603, lorsque Jacques IV d’Ecosse devient aussi Jacques 1er d’Angleterre. Ce souverain installe à Londres sa cour, sa famille et ses cannes. Le golf a alors conquis ses lettres de noblesse et allait faire fureur dans l’aristocratie. C’est l’influence royale qui permet de promouvoir le jeu dans le pays et, finalement de l’exporter ailleurs.


-Le golf en Angleterre au XIVème siècle –

A ce stade de l’histoire du golf, il est important de signaler que le royaume d’Orange a participé à cet essor. Les Pays-Bas

sont passés maîtres dans la fabrication des balles de plume et les envoient en Ecosse contre des cannes en bois. Les échanges

commerciaux entre les deux pays sont fréquents à cet époque et se poursuivent jusqu’au 18ème siècle. Grande puissance maritime,

les Pays-Bas possèdent de nombreuses colonies et les riches marchands emportent leurs cannes au cours de leurs voyages.

Des cannes ont même été retrouvées dans un galion coulé au début du 17ème siècle alors qu’il cinglait vers l’Indonésie !

Et puis, sans raison apparente, le golf disparaît des Pays-Bas au 18ème siècle. Il tombe en disgrâce en Angleterre, car les souverains

régnants ne lui portent aucun intérêt. Toujours soucieuse de plaire, la noblesse remise ses cannes. Quant à la classe moyenne,

elle n’a pas encore les moyens de s’adonner à ce jeu.

Le golf entre alors dans une longue période de léthargie et va renaître de ses cendres grâce à des Free-Masons qui vont soutenir,

organiser et développer le jeu pendant plus d’un siècle (1750-1850).
Les premiers clubs de golf sont en effet des loges maçonniques qui vivent en étroite communion. Leur mode de fonctionnement

emprunte au rituel. Par exemple, les nouveaux adeptes sont élus après vote à l’urne (boules blanches et noires).
A l’origine, tous les membres se retrouvent dans les club-houses pour des banquets avec le lustre et l’apparat qui leur sont chers.

Au Dunbar Golf club, fondé en 1794, il y a obligation de se réunir une fois par mois, de préférence autour d’un bon repas.

Les agapes obéissent à un véritable cérémonial. On dîne en uniforme adéquat, veste rouge, knickers noirs, chaussures vernies

à boucle et bas blancs.
Pour l’anecdote, de nos jours, une veste verte est remise chaque année au vainqueur de l’épreuve légendaire du Masters aux Etats-Unis.

Elle a une valeur symbolique en rappelant la tenue vestimentaire de ses devanciers.

Le golf est un des rares sports dont on puisse dater la naissance officielle.
En 1744, William Saint-Clair de Roslin avait posé la première pierre de l’Honorable Compagnie des Golfeurs d’Edimbourg.

Cette cérémonie fait date dans l’histoire du golf, car elle marque la naissance des clubs organisés.
En 1743, soit un an auparavant, David Deas, membre de ce club, originaire de Leith, avait fait venir 96 cannes et 432 balles

d’Ecosse pour le club de Charleston, en Caroline du Sud. Les envois vers le Nouveau Monde ne cesseront d’ailleurs de se multiplier,

preuve que le golf s’y répand comme une traînée de poudre.

Et c’est le 14 mai 1754 que les membres de l’Honourable Company of Edimbourg Golfers se réunirent pour codifier les règles

du jeu de Golf, reprises dix ans plus tard seulement par le club de St Andrews qui allait devenir en 1831 le fameux Royal and Ancient.

Ce club fait toujours autorité en la matière, avec l’United States Golf Association, en procédant à la révision quadriennale des Règles de Golf.

Le golf fait son entrée sur le continent européen en 1860 avec la création du club de Pau. Il arrive en 1873 à Montréal, même si l’Amérique joue au golf depuis déjà longtemps.
Au 19ème siècle, l’invention de la tondeuse à gazon et l’apparition de la balle en résine gutta-percha –qui remplace la balle en plumes-

contribuent à son développement.

Le golf est aujourd’hui un sport universellement connu, premier en nombre de pratiquants (plus de 60 millions dont 300000 en France).

Les Etats-Unis sont la première nation golfique et il faut signaler la formidable montée en puissance du golf dans le sud-Est asiatique

qui s’ajoute à une implantation déjà plus ancienne en Australie et en Afrique du Sud.
En dépit de sa formidable expansion, le golf n’est pas reconnu sport olympique, bien qu’il l’ait été en 1900 à PARIS et en 1904

à ST LOUIS. Et il faut noter que c’est à PARIS que des femmes -10 golfeuses- ont pris part, pour la première fois, aux compétitions

olympiques.
Mais il faut se garder d’en tirer des enseignements hâtifs. Car si la féminisation allait contribuer au développement du golf, le temps

n’est pas si lointain où les clubs n’acceptaient pas la gent féminine, fût-elle de sang bleu.
Le club de Westward est le premier à accueillir les femmes en 1880 et il est reconnu comme un des rares clubs à n’être pas sous influence maçonnique.
Les femmes ont longtemps été écartées de la pratique du golf L’inscription « Dogs and women allowed », c’est-à-dire « chiens et femmes admis» rappelle cette époque révolue. Et pourtant, elles sont parfois encore mal acceptées de nos jours, comme l’a révélé tout dernièrement un éditorialiste du quotidien britannique « THE GUARDIAN » ; sur certains parcours irlandais, elles doivent jouer à certaines heures-, alors que la loi discriminatoire a été abolie dans ce pays

.
B/ LA DECOUVERTE DU GOLF


1 – Règles du golf et étiquette

En golf, si l’objectif est simple -mettre la balle dans un trou avec le moins de coups possible-, les règles sont très complexes, surtout de nos jours. En 1754, l’acte fondateur du golf ne comportait pourtant que 13 articles et laissait donc beaucoup de liberté aux pratiquants.
A ces règles s’ajoute l’étiquette ou code de bonne conduite à adopter sur le parcours. De même la tenue vestimentaire ne saurait être négligée, à fortiori en compétition. Respect du parcours et respect des autre joueurs demeurent encore des règles essentielles à la pratique du golf.
Le grand champion américain Bobby Jones estimait que « les règles de l’étiquette et de la bienséance sont aussi importantes que les règles proprement dites du jeu ».
Et il agréable de constater que la démocratisation n’a pas altéré cette bienséance qui répond toujours à la demande des pratiquants, comme l’a montré un sondage récent de la Fédération Française de Golf.

2 – Le parcours

Chaque parcours de golf, dessiné par un architecte, est unique en ce sens que l’on ne peut trouver deux parcours identiques dans le monde entier, même si on retrouve bien des caractéristiques communes.
Le parcours est pour un golfeur une sorte de temple qu’il apprend progressivement à découvrir. Havres de paix permettant le recueillement nécessaire pour tenter de faire rentrer cette irritante petite balle dans ce trou si minuscule, les parcours intéressent, intriguent, déconcertent mais surtout, remplissent leurs fidèles de respect, voire d’admiration.
A la fin du parcours, les pratiquants rejoignent le club-house, lieu de convivialité.

3 – Les joueurs

Tout débutant ou apprenti golfeur n’accède au parcours qu’après avoir acquis un minimum de connaissances techniques et assimilé les règles élémentaires. Il doit même satisfaire à un examen et obtenir la carte verte, sorte de sésame pour fouler un parcours de 18 trous.
Il sera alors le plus souvent accompagné d’un golfeur confirmé ou d’un professionnel.
Au golf, la hiérarchie des joueurs est basée sur un index attribué par la fédération en fonction des résultats sportifs. Ce système de classement est indissociable de l’expérience acquise par la fréquentation de parcours différents qui permet d’étalonner le véritable niveau des pratiquants. La variété, ainsi que la difficulté des parcours sont gages de progression.


4 – Le matériel

Le joueur dispose d’un ensemble de cannes –appelées clubs- qui permettent d’expédier la balle à des distances et des hauteurs diverses.

On distingue deux grandes familles de clubs : les bois et les fers.
Les bois -qui sont aujourd’hui des clubs métal- servent à frapper des longs coups (de 150 à 300m selon les modèles) dans des espaces relativement dégagés.
Les fers permettent d’atteindre les greens (zone de gazon ras où se trouve le trou) avec des coups de 180m et moins.

On distingue des longs fers, des fers moyens et des petits fers ou wedges qui sont utilisés en fonction des distances à parcourir,

en général dans des zones étroites ou à proximité du green. Ces fers sont des outils de précision, permettant d’effectuer ce qu’on appelle

« les approches ».
A ces bois et fers s’ajoute le putter, lame ou maillet qui permet de faire rouler la balle dans le trou du green.

5 – Le golf, métaphore de la vie

Robert REDFORD, acteur et réalisateur américain, employait cette expression pour qualifier le golf et ajoutait : « C’est le sport où l’on joue contre soi-même. Et la nature. Un 18 trous, c’est vraiment l’équivalent d’une existence, avec ses difficultés, sa part de chance, ses tentations… ».
Il a adapté à l’écran le roman de Steven PRISSFIELD « La légende de Bagger Vance » qui conte la renaissance d’un golfeur, à l’occasion d’un match de légende sur un parcours de Georgie.
Au retour de la première guerre mondiale, le capitaine Rannulph Junuh, meurtri par les combats, doit réapprendre à aimer la vie. Avec l’aide d’un mystérieux caddie (assistant) cet ancien champion local va retrouver le chemin du geste parfait, de l’harmonie suprême qui avait fait sa réputation avant son départ pour les champs de bataille.
Mais encore plus, le héros va retrouver son âme en s’infligeant lui-même une pénalité car sa balle a bougé à l’occasion d’un geste d’essai.
Bien sûr, il ne s’agit que d’une légende, mais au travers de cette quête initiatique vers l’idéal de perfection, caractéristique de la démarche maçonnique, j’y ai discerné une vertu rédemptrice du golf. Une partie de golf peut, comme les travaux en loge, apporter une parcelle de cette paix intérieure que nous revendiquons tous, surtout en période de turbulences, qu’elles soient internes –familiales ou professionnelles- ou externes -sociales ou politiques-, et autres.
« Dans une époque qui a perdu ses marques, le golf fascine parce qu’il est une longue marche tranquille. Et le rêve permanent » a écrit le journaliste Denis Lalanne. Alors laissons rêver ces millions de golfeurs passionnés par ce sport qui sait devenir jeu et qui n’y trouvent peut-être seulement qu’hygiène de vie et camaraderie.

Mais chaque pratiquant, du plus humble au champion, appartient à la grande famille des golfeurs. Et il est assez frappant de constater que la grande majorité des golfeurs ont le tutoiement facile et que le sentiment d’appartenance à cette grande famille efface bien des disparités culturelles et financières. Au golf vous découvrez la convivialité d’une partie avec des amis ou des inconnus de l’autre bout du monde, quelle que soit leur condition sociale.
Comme en Franc-maçonnerie, il serait naïf, voire hypocrite, de laisser croire que toutes les couches de la société sont représentées dans les clubs. Il est pourtant indéniable que la démocratisation est en marche. Les cotisations sont de plus en plus accessibles.
La montée en puissance de la génération des seniors (plus de 55 ans) ainsi que l’aménagement et la réduction du temps de travail sont des facteurs importants de l’expansion du golf. Mais seule l’émergence d’un champion –comme l’a été Yannick Noah pour le tennis- pourra accentuer ce phénomène qui passe également par l’ouverture de golfs publics urbains.
Le golf devra aussi perdre cette image élitiste et individualiste qui le caractérise encore, sans pour cela abandonner tout ce qui fait son charme et son intérêt.

Ce sport montre en effet parfois, des vertus insoupçonnées quand il se pratique en équipe. Une seule image suffirait pour le démontrer : l’explosion de joie des golfeurs européens à l’occasion de leur victoire sur les américains en RYDER CUP.
Cette compétition par équipes rassemble les plus grands joueurs professionnels de la planète, millionnaires en dollars.

Elle pourrait servir de modèle à bien des compétiteurs, en matière d’esprit sportif, de convivialité, d’éthique et de dépassement de soi.
La solidarité exemplaire, dont ont fait preuve les joueurs européens lors de la dernière édition a balayé tous les pronostics, et me paraît une bonne façon de conclure cette initiation golfique.



29/05/2007
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