NAUVOO LODGE

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La Règle

La Règle

 

   

 

Le mot règle vient du latin  regula.

Pour les penseurs romains, une règle - au sens propre et physique - sert à mettre droit. Au sens figuré et moral, la règle est un étalon servant à juger, à corriger.

Mais quelle sorte d’étalon pour juger et corriger quoi ? Ciceron nous répond :

- La loi est la règle du juste et de l’injuste. Et il écrit :

- Posséder une règle qui permette de déterminer ce qui est vrai, ce qui est faux.

Ainsi la règle est d’abord un guide et symbolise la loi qui doit nous guider dans notre recherche du juste, du vrai.

 

La règle n’est pas la loi, c’est seulement un instrument.

 

La règle, nous dit le Rituel du premier degré symbolique, est avec le Maillet et le Ciseau, l’un des trois outils symboliques de l’apprenti.

Mais de quelle règle s’agit-il ?

- La règle du monde profane ?

- La règle maçonnique, certes constituée par des hommes libres et de bonnes mœurs, mais néanmoins imparfaite comme sont imparfaits les maçons ?

- Ou bien la Règle, la seule commençant par un R majuscule, la Règle absolue, parfaite et sacrée, celle du Grand Architecte De LUnivers ?

Dans le monde profane la règle s’appelle souvent - à tort - la loi.

« Nul n’est censé ignorer la loi ».

Bizarre, cet avertissement, qui ressemble fort à une précaution, comme si l’homme de loi n’avait guère confiance en celle-ci.

Il serait, à mon avis, plus judicieux de parler de règlements du monde profane, à défaut de parler de loi.

Car comment aimer cette loi,  si complexe pour la plupart d’entre nous. La loi de l’homme est-elle si complexe ? Cette loi, censée protéger également le riche et le pauvre, paraît souvent bien injuste et faussée.

La Vérité est-elle si complexe ? Je crois pour ma part que l’homme à force d’ignorance, ne distingue plus le vrai du faux.

Est-ce là cette règle dont parlait Cicéron, celle qui permette de déterminer ce qui est vrai, ce qui est faux ?

Personnellement, je trouve cette règle trop souvent fruit de l’intellect et non du cœur. Au lieu de rassembler, d’unir les hommes en ce qu’ils ont de meilleurs, les lois profanes les divisent, les éloignent, en font des ennemis au lieu d’en faire des frères.

Amendements, nouveau projet de loi, réforme… La règle profane est, constatons-le, peu ancrée dans le temps (si ce n’est celui d’une vie profane). Elle représente très souvent les intérêts matériels du monde profane et peut-être est-ce pour ce manque de spiritualité qu’elle me semble si irrégulière !

D’ailleurs n’est-il point étonnant que dans de nombreux pays, le profane doive jurer solennellement, non sur le Code de loi, non sur ce qu’il conviendrait en fait d’appeler la règle profane, mais sur ce que nous, Frères-Maçons, nommons le Volume de la Loi Sacrée

 

« Mes frères nous ne sommes plus dans le monde profane ». Par ces mots, le Vénérable Maître souligne l’appartenance des Frères, le temps d’une tenue, à un autre monde, le monde maçonnique.

Et de fait, la règle maçonnique n’est plus la règle profane.

Le Frère Couvreur écarte les profanes du Temple personne n’y est accepté sans être en rectitude. Une fois la Loge dûment couverte, déplacements, gestes et prises de paroles s’effectueront selon le Rite Ecossais Ancien et Accepté.

La règle figure sur le sautoir du Frère Expert, responsable de la régularité des travaux et du Rite.

Mais le maçon a-t-il besoin d’une règle, puisqu’il est libre et de bonnes mœurs, également ami du riche et du pauvre, s’ils sont vertueux ?

A mon avis, oui, car une fois initié, le F\ M\ Apprenti commence seulement son instruction maçonnique et va apprendre à manier la règle.

Ses devoirs ( et a-t-il autre chose que des devoirs ) sont de fuir le vice et de pratiquer la vertu, en préférant à toute chose la Justice et la Vérité.

La voilà, la règle dont parlait Cicéron. La règle maçonnique nous guide tout au long de notre recherche du juste, du vrai.

Au cours de son instruction, l’Apprenti évoluera, puis deviendra Compagnon, puis Maître, comme l’indiquent les trois positions que prendront successivement l’équerre et le compas, symbolisant la domination progressive de l’esprit sur la matière.

Mais tout au long de cette évolution, la règle maçonnique restera-t-elle la même ?

 

Le travail de l’Apprenti consiste à distinguer le juste de l’injuste, le vrai du faux, et aussi à percevoir la dualité des choses.

 

Puis, après s’être servi du nombre 2, l’apprenti devra concilier les contraires - et non opposés - et ainsi ramener la dualité à l’unité par le moyen du nombre Trois.

Ainsi la règle maçonnique constitue pour le maçon le moyen de se représenter de façon intelligible la LOI Universelle, la LOI du Grand Architecte De L’Univers.

La règle maçonnique nous permet d’être en harmonie avec nous-mêmes, donc avec les autres et le Grand Architecte De L’Univers. Peut-être est-ce là la Vérité.

 

Si la règle permet au maçon d’appréhender la LOI, je me suis demandé comment celle-ci se manifestait concrètement.

Et dans notre monde, la LOI se manifeste avant tout par la Nature. Intemporelle, omniprésente, inflexible, la Nature devrait nous rendre tous humbles.

Comme le dit Louis-Claude de Saint-Martin dans son  Livre Vert :

« Demandons sans cesse notre réconciliation avec la nature universelle, générale et particulière, tant terrestre que céleste. »

Car si le profane gaspille son énergie à lutter contre elle et s’entête à se croire supérieur, l’initié sait, comme les égyptiens pour qui Maât était la Règle de Vie, que ce qui domine (matière ou esprit) est directement lié à la Règle

 

En réalité, plus je manie la Règle, et plus la puissance de ce symbole me semble grande et sans fin, et je sais maintenant que je n’aurais jamais véritablement achevé cette première planche.



21/05/2007
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