le cabinet de Réflexion
Le Cabinet de Réflexion
Pour nous, F\ M\, le chemin vers
L’objet de cette planche est précisément de retourner dans le cabinet de réflexion, afin de tenter de décrypter le message transmis à travers ces symboles au futur apprenti.
POURQUOI DES SYMBOLES ?
La société a besoin, pour communiquer, d’une foule de signes. Chacun d’eux constitue un message, simple, précis. Nos panneaux de signalisation routière sont des signes.
Il n’en est pas de même des symboles : le symbole est évocateur d’une idée ; il est à la fois une image et une pensée, le lien entre le matériel et le spirituel, le lien entre l’humain et le divin. Le symbole permet donc de dépasser l’apparence matérielle pour aborder l’absolu.
LES METAUX
Introduit dans le cabinet de réflexion, le récipiendaire est dépouillé de ses
« métaux, » sorte de préalable indispensable au travail d’introspection qui doit suivre.
Je noterai que certaines sociétés fermées, à vocation spirituelle, exigent de leurs néophytes la renonciation aux valeurs temporelles. Ainsi, les monastères orientaux exigent le rasage de la tête, la chevelure étant considérée comme signe de vanité. Nous retrouvons cette coutume en occident sous la forme de la tonsure des prêtres.
Le récipiendaire est alors livré à lui-même, et son premier contact avec
Seul avec ses pensées, le récipiendaire a le temps d’inventorier les décors de ce cabinet de réflexion : des ossements, un crâne humain, une faux, un sablier, un coq, des banderoles « connais-toi toi-même » ou « vigilance et persévérance » et ce sigle étonnant « V. I. T. R. I. O. L. »
Sur l’écritoire sont posés un morceau de pain, une coupe contenant du sel et un verre d’eau. La flamme d’une bougie l’éclaire suffisamment pour qu’il puisse rédiger son testament, tout en accentuant, parfois jusqu’à l’angoisse, l’étrangeté du lieu.
LE SYMBOLISME DU CABINET DE REFLEXION.
La mort, chez les orientaux, n’est pas une fin. La mort n’est pas le néant, mais une phase de transformation de la matière qui précède la naissance ou la résurrection.
Ainsi le grain de blé, enfoui dans la terre, pourrit puis éclate et génère une nouvelle tige d’où naît un lourd épi. Le cabinet de réflexion se trouve au centre de la terre. Dans ce ventre de la terre génératrice, le candidat à l’initiation meurt fictivement pour renaître épuré. C’est ce qui est exprimé par la formule « VITRIOL », que l’on traduit par : « Visite l’Intérieur de
LE PAIN ET
Ils font d’abord penser à un prisonnier pour l’esprit qui n’est pas habitué à chercher la signification profonde des symboles. Ils ne sont pourtant pas sans rappeler
LE SOUFRE, LE SEL LE MERCURE
Ce sont, je crois, les plus hermétiques des symboles du cabinet de réflexion, et je n’ai pas la prétention d’en avoir perçu le sens. Il faut faire référence à l’ancienne théorie des alchimistes. Le soufre, le sel et le mercure n’auraient rien à voir avec les corps chimiques qu’ils désignent, mais seraient à interpréter comme des principes :
- le soufre serait le principe mâle, symbolisant l’ardeur et la force,
- le mercure serait le principe femelle, auquel on associerait la matière (le mercure est figuré sous la forme du coq, symbole de hardiesse et de vigilance),
- le sel enfin, serait le principe neutre et contiendrait ce qui manque aux précédents : la pondération.
Même aidé par des écrits, je reste peu réceptif à la signification de ces trois principes. La seule association que j’ai retenue est que le sage doit se soustraire au monde extérieur (Mercure) et agir avec énergie (Soufre) dans la voie de l’équilibre et de la pondération (Sel).
Loin d’imaginer que le symbole du coq était lié à ces trois principes, celui-ci m’est apparu plus concrètement comme annonciateur du jour nouveau ; le coq chante, à l’aube nouvelle, le triomphe de la lumière sur les ténèbres.
Les deux mots vigilance et persévérance invitent le candidat Maçon à scruter avec attention les divers sens que lui offrent les symboles, à rester vigilant quant à la portée et à l’esprit de ses actes, et à persévérer dans la construction de son édifice, sans jamais se décourager. Comme cela, et seulement comme cela, il illuminera sa conscience.
LES OSSEMENTS, LE CRANE,
Le crâne, les ossements et la faux sont des emblèmes de la mort. Ils rappellent au postulant que la vie est courte, et qu’aucun de nous, le riche le pauvre, le vaniteux, le simple, n’y échappe. Les hommes sont égaux devant la mort, et je vois dans ces symboles une mise en garde, parmi les tentations et les turbulences de notre temps, contre les réflexes et les attitudes dominateurs qui envahissent les individus au bénéfice d’une évolution de situation dans « l’échelle sociale. » Le sablier marque, bien sûr, l’écoulement du temps. Le sable coule d’abord lentement, puis paraît aller de plus en plus vite. Notre vie n’est-elle pas à l’image de ce sable qui s’écoule ? Les années sont longues quand nous sommes enfants, et nous paraissent de plus en plus courtes, comme pour nous précipiter devant la mort. Il est grand temps, mes Frères de commencer, ou de poursuivre, la construction de notre édifice. Mais le sablier se retourne, et marque ainsi qu’au delà de notre mort, la vie se perpétue dans l’éternité des temps.
LES TROIS QUESTIONS
Il est demandé au profane de répondre aux trois questions relatives aux devoirs de l’homme envers lui-même, envers ses semblables, envers
Combien de fois nous est il arrivé de côtoyer des gens tellement différents selon qu’ils évoluent dans leur milieu professionnel ou en privé, selon qu’ils sont confrontés à telle ou telle situation? Certains sont complètement prisonniers de l’image qu’ils ont voulu donner d’eux-mêmes. L’homme se modèle en effet des masques, dont je ne comprends pas toujours la signification. Faut-il y voir une sorte de paravent, par honte de sa propre personnalité, à moins qu’il ne s’agisse tout simplement d’un jeu. En fait l’homme doit pouvoir regarder en lui-même et se montrer tel qu’il est. Il y a, dans certains cabinets de réflexion, un miroir qui n’est là en réalité que pour inviter le candidat à se regarder et à effectuer ce travail de sincérité et d’honnêteté envers lui-même.
L’homme doit aux autres la bienveillance et la tolérance. Il doit se dispenser de juger hâtivement et ne pas cultiver le mépris, sans toutefois oublier que tolérance ne rime pas avec faiblesse.
La notion de patrie me paraît restrictive ;
« Un Maçon est toujours un sujet paisible, respectueux du pouvoir civil, dans quelque lieu qu’il réside ou travaille. Il n’est jamais impliqué dans des conspirations ou des complots contre la paix et le bonheur de la nation, ni ne se rebellera contre l’autorité inférieure, parce que la guerre, les effusions de sang et les troubles ont toujours été funestes à
Envers l’humanité, l’homme se doit de poursuivre la construction du Temple parfait, celui de
LE TESTAMENT
On demandera encore au candidat à l’initiation de rédiger son testament philosophique, c’est à dire d’exprimer sa dernière volonté spirituelle de profane, comme pour imprégner sa conscience qu’il meurt virtuellement et qu’il laisse derrière lui ce qu’il était, car désormais le monde, les hommes, la vie lui apparaîtront différemment.
LE FLAMBEAU
L’austérité apparente de ce lieu qu’est le cabinet de réflexion, l’inquiétude - voire l’angoisse - ou même le doute qui peuvent naître pendant cette épreuve seront, nous le savons, bientôt oubliés pour laisser place à la sérénité. Aussi serait-il, à mon sens, maladroit d’achever cette planche autrement que sur le ton de l’espérance. Regardons cette bougie, cette flamme qui brille. Elle répond, bien sûr, au besoin concret d’y voir, mais regardons la encore : elle vacille, se dérobe au moindre souffle, danse comme une folle. Cette flamme, c’est la vie ; c’est l’équilibre des hommes qui savent être en harmonie avec l’univers. Cette flamme, elle est chaleur,
Mais le chemin est long, mes Frères, et le travail ne manque pas.
J’ai dit V\M\
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