NAUVOO LODGE

NAUVOO LODGE

Le langage

Le Langage n. m. V 

Fonction d'expression de la pensée et de communication entre les hommes, mise en œuvre au moyen d'un système de signes vocaux (parole) et éventuellement de signes graphiques (écriture) qui constitue une langue institutionnalisée. Langage évolué : langage de programmation informatique ressemblant au langage humain. Tout langage est multiforme et hétéroclite; à la fois physique, physiologique et psychique, il appartient au domaine individuel et au domaine social. Par extension, tout répertoire de signes ou de signaux susceptibles de transmettre une information.

 

 Pour en savoir plus

         Le langage est une institution spécifique et universelle de l'humanité. La comparaison entre le langage humain et la communication animale est probante tout système instinctif de transmission de l'information se heurte au caractère limité du signal transmis, qui ne permet ni le commentaire, ni la vérité, ni dialo­gue, ni le mensonge. (Parler qu'une seule langue).

 

      Le commentaire, vérité et  mensonge sont rendus possibles (ou nécessaires) par le fait que la signification langagière est autre chose que la simple correspondance bi-univoque entre un si­gne et son référent.

 

      Il y a une distance entre les mots et les choses, qui fait du langage l'objet pour lequel devient perti­nente la question de la vérité, de l'adéquation entre le dit et le fait cette question n'a pas de sens pour la communication animale. C'est alors la pensée elle-même qui est en jeu dans le langage, et plus spécialement la pensée conceptuelle si elle trouve dans le système des règles de signification et dans les catégories grammaticales la forme à travers laquelle elle peu s'élaborer, il lui faut trouver les moyens d'assurer qu'elle est bien pensée de quelque chose, et non une pure fabulation.

 

C'est qu'en effet cette même distance ouvre le langage hu­main à la dimension de l'imaginaire le langage peut évoquer l'absence, dire ce qui n'est pas, non seulement en témoignage de ce qui est ailleurs ou passé, mais aussi comme possibilité infinie d'invention, de jeu et de métaphore. Le langage ne sau­rait alors être réduit à un simple instrument le beau men­songe, l'illusion poétique, lui est consubstantiel, et le définit comme un monde de signes artificiels interposé entre l'homme et la nature.

 

C'est cette même condition qui fait du langage une performative, par laquelle on peut forcer les volon­tés La rhétorique est ainsi un art de la guerre en paroles, dans laquelle il importe de rendre fort le plus faible argument, puisque est en jeu la maîtrise du monde que l'homme a institué entre la nature et lui la politique, la science, l'art, la religion, sont autant de domaines qu'un usage du langage a façonné, et peut modifier.

 

       Le langage peut alors se comprendre comme une méta-­institution, qui traverse toutes les autres comme un principe immanent, et qui s'incarne en chacune sous une forme diffé­rente langues variant d'un peuple à l'autre, jargons divisant les métiers et les classes, normes de discours, styles personnels ou collectifs sont à la fois les formes concrètes et contraignan­tes dans lesquelles apparaît le langage comme tel, et des ins­truments de séparation des hommes.

 

       La tentation est alors de retrouver ou de produire une lan­gue transparente, qui manifesterait l'essence du langage en évi­tant la désunion imputée aux parlers positifs. Mais l'idée d'une langue universelle oublie que c'est la distance entre les hom­mes qui rend possible le dialogue, aussi bien comme mésen­tente que comme entente, de la même façon que c'est la dis­tance des mots aux choses qui, si elle comporte le risque de l'erreur ou du mensonge, fait du langage autre chose qu'un système de désignations. Il en va de même pour les dévelop­pements de ~~langages formels, qui ne sont pas à proprement parler des langages, puisqu'ils sont des systèmes d'échange d'information bi-univoques* n'ayant pas les faiblesse~ du lan­gage humain, ils n'en ont pas non plus les virtualités.

 

Signification des mots peu courrants…

*Univoque adj. Du lat. univocus, de unus et vox, vocis « voix, mot »  Philos. Se dit d'un mot qui garde le même sens dans des emplois différents (opposé à équivoque). « un rapport univoque [des signes] aux idées ».  Se dit aussi d'une correspondance, d'une relation dans laquelle un terme entraîne toujours le même corrélatif (aussi biunivoque). « Correspondance précise et univoque entre le monde extérieur et l'image que nous parvenons à nous en faire ».

 

Quelques ouvrages à consulter

Protagoras,  Aristote, Rhétorique.

 

Voir aussi: Descartes, R., Lettre à Newcastle, in Correspondance avec êlisabeth et autres lettres, GF-Flammarion, Paris.

 

Locke, J., Essais sur l'entendement humain, trad. Coste 1972, Vrin, Paris.

 

Le petit Robert, dictionnaire

 

Mallarmé, S., « Variations sur un sujet », Le mystère dans les

lettres, éd. 1945 des OEuvres complètes, Gallimard, La Pléiade, Paris.

 

Mounin, G., Sept poètes et le langage, 1992, Gallimard TEL, Paris.

 

Nietzsche, F., Vérité et mensonge au sens extra-moral, trad.

 

M. Haar et MB. de Launay, 1973, OEuvres philosophiques complètes, Gallimard, Paris.

 

Piston, Cratyle, trad. L. Robin, 1950, OEuvres complètes J, Gallimard, Paris.

 

Rousseau, J. -J., Essai sur l'origine des langues, in OEuvres, éd. Bry, tome lX, 1858.

 

Saussure, F. de., Cours de linguistique générale, 1964, Payot, Paris.

 

 



27/05/2007
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