NAUVOO LODGE

NAUVOO LODGE

Le Logos - Loga

Logos - Loga

 

 

 

        En maçonnerie on emploie couramment trois termes pour désigner une assemblée de frères :

Temple, Loge et Atelier.

S’il est difficile de faire une distinction entre les termes de Temple et Loge, par contre, celui d’Atelier signifie assemblé de maçons travaillant selon leurs grades, et regroupe les Ateliers symboliques (1er au 3ème degré) et les Ateliers Supérieurs (4ème au 33ème degré). Seuls les Ateliers symboliques sont appelés « Loges bleues ou Loges de Saint Jean ».

Les Ateliers supérieurs portent des couleurs et des appellations différentes selon des tranches de degrés précises.

N’ayant qu’une connaissance livresque des Ateliers Supérieurs, et ceux-ci n’étant pas notre propos de ce soir, je n’anticiperai pas…

Le Templum pour les Romains désignait le secteur de Ciel que l’augure délimitait à l’aide de son bâton ou de sa crosse et dans lequel il observait le passage des oiseaux. Puis ce terme en est venu à désigner le lieu où se pratiquait cette observation du Ciel.

Le Temple est donc une réalité physique, mais ses dimensions ne peuvent être définies car il représente l’Univers, il est un microcosme.

En Franc-Maçonnerie, le Temple est la réalisation du tableau de Loge. Symboliquement, il est orienté : l’entrée à l’Occident,  le Siège du Vénérable à l’Orient, le côté droit au Midi et le côté gauche au Septentrion. Le Temple peut se différencier de la Loge par le fait que celle-ci ne peut être définie que par les hommes qui la composent. Elle a à ce titre sa vitalité propre, son esprit particulier.

Il est à noter que Logos, qui veut dire à peu près « Verbe » en grec, est employé en théologie chrétienne pour désigner la seconde personne de la Trinité, le Fils ; c’est-à-dire la seule personne qui ai eu une réalité humaine.

 

Pour essayer d’expliquer ces trois termes et leur donner leur réalité propre, il est, à mon avis possible de les comparer à une ampoule électrique dans laquelle le Temple serait l’enveloppe de verre (elle est un espace fermé différent de la pièce qu’elle va éclairer, comme le Temple est un lieu sacré, donc différent de l’extérieur).

Le filament, qui par sa puissance d’éclairement variable selon sa composition, représenterait la Loge avec sa vitalité particulière.

Enfin, l’Atelier serait représenté symboliquement par le voltage excitant le filament.

Par ces quelques lignes, je voulais tenter de définir ces trois termes. Mais avant de parler de la Loge, je pense qu’il faudrait expliquer et la couleur bleue de celle-ci et l’appellation de « Loge de Saint Jean ».

 

Quelle peut-être la signification de la couleur bleue ?

Il faut tout d’abord savoir que dans la gamme des couleurs, le bleu est la plus immatérielle et la plus profonde de celles-ci ; le regard s’y enfonce et s’y perd à l’infini. Elle est faite de vide accumulé. Le bleu est la couleur du Ciel, du vide apparent du Cosmos.

Si les Egyptiens considéraient le bleu comme la couleur de la Vérité, pour les Bouddhistes, le bleu est la couleur de la sagesse transcendante.

Dans la symbolique chrétienne, le bleu est la couleur Mariale,  le manteau de la Vierge est bleu. Le signe de la Vierge apparaît dans la roue zodiacale après les moissons, elle débute, après la fin d’une période d’évolution, une nouvelle période d’involution ; de vie interne et cachée.

La couleur bleue serait donc la couleur de la vérité impalpable et transcendante, la couleur de la recherche intérieure. Pour le Maçon, elle peut représenter le dépassement de lui-même, le voyage, l’immensité de la Vérité ; le Cosmos.

 

Quelle est l’origine et la valeur symbolique

du patronyme de Saint Jean ?

Plusieurs légendes revendiquent cet honneur, mais il n’est guère possible, vu l’absence de preuves historiques, d’en attribuer la pérennité à l’une ou à l’autre.

Il est à remarquer qu’en Perse (qui passe pour être le berceau de l’initiation scientifique) on donne à ce que nous appelons « Loge » le nom de Jéhan qui en aurait le même sens. C’est peut être de là  que vient ce pléonasme de « « Loge de Saint Jean ».

Je ne peux m’empêcher d’y rapprocher quelques passages de la Bible où il est question de Géants venant du Nord de la Palestine, des êtres surpassant leurs semblables par des capacités exceptionnelles et que les Grecs disaient nés de l’Union de la Terre et du Ciel.

Après la destruction de Jérusalem par Titus en l’an 70 de notre ère, les Loges qui avaient été recréées par Zorobabel furent dissoutes et les maçons se dispersèrent. Passé quelque temps, ils purent s’assembler de nouveau et constituèrent une Loge dans la ville de Benjamin. Ils envoyèrent une députation à Jean l’Evangéliste, alors évêque d’Ephèse, pour le prier de bien vouloir honorer cette Loge de son patronage. Après son acceptation, il semble que les Loges lui furent automatiquement dédiées.

Parmi toutes ces légendes, il en est une qui retient mon attention, celle qui attribuerait ce vocable au contact des maçons et des Templiers. On sait que St Jean était particulièrement vénéré dans les domaines du Temple œuvraient les francs-métiers et notamment les francs-maçons. Cet hommage résultait du fait que St Jean l’évangéliste était le patron des Templiers depuis que le Patriarche Théoclètes (soixante septième successeur de St Jean) avait remis leur pouvoir aux fondateurs de l’Ordre.

Il est possible de penser que la Maçonnerie rendait hommage au Saint Patron de ses protecteurs.

 

Saint Jean correspond au printemps, au signe du bélier dans la roue zodiacale ; c’est-à-dire au début de la période d’évolution.

 

Après ces quelques tentatives d’explication, revenons à notre Loge.

Tout d’abord, l’étude de la Loge ne peut être entreprise sans référence au Temple, qui, s’il est la réalisation matérielle du tableau de Loge, fixe la disposition des outils et ordonne les travaux de celle-ci.

Ne pouvant, dans certains cas, dissocier les termes de Temple et Loge, j’emploierai alors l’entité Loge pour désigner l’ensemble.

 

La représentation symbolique de la Loge est un carré long et ses dimensions vont de l’Occident à l’Orient, du Midi au Septentrion et du Nadir au Zénith. Ces dimensions signifient que le Temple symbolise le Cosmos, c’est pourquoi ses dimensions ne peuvent être définis que par l’infini.

Sa représentation est un carré long qui va de l’Occident à l’Orient car celle-ci représente le chemin qui va vers la Lumière.

Il va du Midi au Septentrion  car la lumière qui éclaire la Loge vient du Soleil.

Il va du Nadir au Zénith car le maçon doit, pour pouvoir rayonner au-dehors aller vers le Cosmos afin d’y rechercher les forces spirituelles dont dépendent ses actions. Il lui est indispensable de partir du plus profond de lui-même vers l’infinité du Cosmos.

En maçonnerie opérative, la Loge était un local situé sur le chantier, près de la construction. On y parlait des travaux en général, on s’y réunissait. De ce centre vivant partait la vie du chantier. (1276, Strasbourg, constitution d’une Loge d’artisans avec statuts particuliers).

Il faut remarquer que Loga en sanscrit signifie Monde.

J’ai dit que le Temple était un carré long, mais ceci ne suffit pas pour en indiquer ses proportions. Il existe deux carrés longs remarquables : 

le double-carré qui, s’il représente bien le couloir qui va vers la lumière, n’est que peu une représentation symbolique.

Par contre, le carré long obtenu à l’aide de la section dorée (1,618) me semble plus approprié car ce nombre d’or est le nombre des proportions du corps de l’homme.

Et si la construction du Temple reste un concept d’harmonie il doit y avoir accord des proportions entre les parties de l’ensemble et entre chaque partie et l’ensemble.

Il doit y avoir accord entre l’Univers, le Temple et le corps Humain.

En fait le vrai Temple c’est l’Homme créé à l’image de Dieu donc microcosme de Dieu ; c’est-à-dire harmonieux.

 

Le Temple ne comporte qu’une seule ouverture, la porte qui est à l’Occident.

Cette porte est flanquée de deux colonnes qui sont la colonne B à gauche, la colonne J à droite. Ces deux colonnes sont reliées entre-elles par une frise (corde à nœuds) formée de lacs d’Amour.

Ces deux colonnes représentent les bornes qui séparent le monde profane du monde sacré.

 

Cet ensemble m’inspire les réflexions suivantes :

 

A gauche, la colonne B ou Boaz qui signifie « en force », est la colonne du temps, elle fait face à la lune, et avec elle délimite la rangée des frères qui sont installés au Septentrion du Temple et que l’on nomme « colonne du Nord ». Avec la lune, elle prend le symbolisme du passif et de la gestation interne, de la réceptivité créatrice. La colonne B est de couleur noire ou blanche (couleur qui en alchimie indique la matière première du grand œuvre).

Elle représente également le Mercure qui pénètre toutes choses par une influence venant de l’extérieur. Elle est la force féminine passive.

 

A droite la colonne J ou Jakin  qui signifie « fermée, stable » est la colonne de l’Espace. Elle fait face au Soleil avec qui elle délimite la rangée des frères installés au Midi du Temple et que l’on nomme colonne du  Sud. Avec le Soleil, elle prend le symbolisme de l’actif, de la naissance de la création. La colonne J est rouge (couleur qui en alchimie indique que le grand œuvre est réalisé).

Elle correspond au Soufre et à son énergie expansive qui part du centre de tout être. Elle est la force masculine active.

 

Ainsi, l’apprenti va toucher son salaire à la colonne Boaz, car il s’agit  pour lui d’intérioriser le symbolisme, de le comprendre pour ensuite pouvoir l’utiliser. L’apprenti reçoit, et tente de réaliser en lui-même une alchimie qui, lorsqu’il en sera parvenu au terme, lui permettra de se projeter vers l’extérieur. Il ira alors toucher son augmentation de salaire à la colonne Jakin qui est celle de l’action de l’Esprit sur la matière.

 

Je vous ai parlé du Mercure, puis du Soufre qui représentent le Binaire, donc qui créent un équilibre instable. Nous passerons au Ternaire avec la Frise ou corde à nœuds qui relie et unit les deux colonnes. Cette frise représente la synthèse des colonnes, ( - et + ) pour donner l’équilibre stable symbolisé par le Sel. Il me semble que cette frise doit être de couleur jaune, car elle peut représenter le grand œuvre sublimé en alchimie.

 

Je ne puis m’empêcher de faire un rapprochement entre la frise de notre Temple et l’enceinte des tribunaux nordiques (ou germaniques) des Vikings. Ceux-ci se réunissaient en plein air dans un espace entouré d’une corde ceinturant complètement celui-ci sauf à l’endroit de la porte. Tout ce qui se passait à l’intérieur de cette enceinte était du domaine du sacré. Personne ne pouvait y porter ses armes, et seuls y étaient admis les hommes nés libres. Par contre, à l’extérieur, tout pouvait se produire, il n’y existait plus la sérénité de l’intérieur.

 

Dans notre Temple, cette frise peut représenter une délimitation stricte de l’Espace sacré, mais aussi un espace de protection. Elle limite le lieu dans lequel les maçons travaillent au grand œuvre, elle crée une ambiance favorable à la réflexion.

Elle symbolise pour moi la conscience universelle, parce qu’en reliant la colonne B à la colonne J, elle relie et unie le Temps et l’Espace, elle capte (comme une grande antenne) les pensées de chaque frère et les restitue en totalité à chacun des frères.

 

Elle représente la ligne d’écliptique ou zodiaque et symbolise la réunion des différents aspects de l’Homme concrétisés par les signes du zodiaque ; les lacs d’amour sont au nombre de douze. Leur forme est le huit, chiffre de l’infini.

Elle représente aussi et surtout notre Univers, car si elle englobe les luminaires qui sont le Soleil et la Lune, les Planètes qui sont représentées par les Officiers de la Loge (ce que je tenterai d’expliquer plus après), le Grand Architecte de l’Univers est présent à l’intérieur de l’Espace sacré ainsi délimité, par l’intermédiaire du Delta Rayonnant portant en son centre l’œil de la conscience à qui rien ne demeure caché.

Le sol du Temple est constitué par un dallage noir et blanc alterné formant un damier.

Il est composé de soixante quatre (64) cases, chiffre représentant la réalisation statique de l’unité cosmique. L’alternance des cases noires et blanches symbolise le binaire, la conciliation des contraires. Il me semble évident que ce pavé mosaïque est la Terre et ne peut donc être représenté autrement que par un carré.

 

Les trois piliers (ou colonnettes) qui encadrent le pavé mosaïque portent les noms de sagesse, force et beauté et s’inscrivent sur l’arbre séphirotique à cheval sur le monde de la construction (force et beauté) et sur le monde de la création (sagesse, ainsi que le quatrième pilier qui nous est invisible et qui doit être, d’après l’arbre séphirotique : l’intelligence). Le quatrième pilier nous est invisible car l’intelligence est dégagée de toute matière, et donc n’apparaît pas à nos yeux de mortels.

 

Nous verrons, lorsque j’aborderai le chapitre des Officiers que ces trois piliers correspondent à trois d’entre-eux.

 

Ils symbolisent les trois vertus qui soutiennent le Temple, et portent chacun une lumière représentant les trois positions remarquables du Soleil pendant sa course diurne : le levant, le zénith et le couchant. On pourrait certainement, selon ce schéma, assimiler le nadir au quatrième pilier.

 

L’ouverture de la Loge nécessite obligatoirement l’installation des trois grandes lumières sur l’autel des serments situé à l’Orient du Temple. Elles sont :

 

Le Volume de la Loi Sacrée ouvert soit à la première page du premier livre des Rois (construction du Temple), soit à la première page de l’Evangile de Jean (prologue). Je pense qu’au premier degré (apprenti), il doit être ouvert à la première page du premier livre des Rois.

D’après Richard Dupuy, le Volume de la Loi Sacrée est la croyance en l’existence d’un principe de Vie, créateur et ordonnateur transcendant et immanent, Sagesse connaissance parfaite, Amour et Perfection.

 

L’Equerre, qui avec ses deux branches égales forme la moitié d’un carré, est la représentation de la matière (carré = terre). Elle est l’emblème de la rectitude et inspire la droiture de la pensée et de l’action : c’est la morale.

 

Le Compas, formé de deux branches réunies à leur sommet par un axe est un instrument de mesure et de comparaison, il est l’emblème de la Sagesse puisqu’il permet de mesurer toutes choses à leurs justes valeurs.

L’équerre est un instrument fixe, qui reste passif alors que le compas est mobile, donc actif. Associé entre-eux, ils représentent l’Homme dans son corps et son âme. Le Volume de la Loi Sacrée leur apporte la troisième dimension du Ternaire qui est l’Esprit.

 

La Loge est composée d’un minimum de sept frères :

- trois la forment (V\ M\ 1er et 2ème S\).

- cinq l’éclairent ( + Or\ et Sec\).

- sept la rendent juste et parfaite.

 

Ces sept frères doivent être :

- cinq frères maîtres

- un compagnon

- un apprenti.

Les cinq frères maîtres sont appelés « lumières »

En fait, pour être complète, une Loge doit comprendre dix Officiers qui sont :

 

                        - le Vénérable Maître

                        - le Premier Surveillant

                        - le Second Surveillant

                        - l’Orateur

                        - le Secrétaire

                        - l’Expert

                        - le Maître des Cérémonies

                        - le Trésorier

                        - l’Hospitalier

                        - le Couvreur.

 

Je précise qu’Officier ne veut pas dire supérieur en commandement, mais titulaire d’un office.

Les Officiers portent un sautoir, insigne de leur fonction, qui ne peut être porté avec l’écharpe de Maître.

Qui sont ces Officiers, et quel est leur rôle ?

Le Vénérable Maître est placé à l’Orient, car correspondant au levant, son rôle est d’éclairer les frères et d’ouvrir les travaux, comme le Soleil levant dissipe les ténèbres.Son plateau est surélevé de trois marches et son bijou est une équerre.

Le Premier Surveillant se tient à l’Occident, car correspondant au couchant. Son plateau est surélevé de deux marches, et son bijou est le niveau.

Le Second Surveillant se place au Midi, il correspond au Soleil au Zénith. Son plateau est surélevé d’une marche, son bijou est la perpendiculaire.

 

Ces trois Officiers sont appelés les bijoux mobiles de la Loge car ils portent un bijou métallique à la pointe de leur sautoir. Ils correspondent aux trois piliers encadrant le pavé mosaïque.

Le V\ M\ correspond au pilier de la sagesse car il ne doit jamais perdre de vue le but à atteindre, et éviter aux frères de s’égarer. Le 1er S\. à celui de la force car il doit assister le V\ M\ et veiller à la ponctualité et à l’ardeur des frères au travail. Le 2ème S\ au pilier de la beauté, son rôle est de faire connaître le sens caché des symboles aux Jeunes frères apprentis.

 

Le Vénérable Maître est également assisté de deux autres Officiers qui sont :

A sa gauche, l’Orateur qui est la conscience de la Loge et est chargé de faire respecter les règlements. Aucun frère ne peut prendre la parole après sa conclusion. Son plateau est surélevé d’une marche, et un livre ouvert est brodé sur son sautoir.

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21/05/2007
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