NAUVOO LODGE

NAUVOO LODGE

Les cinq points parfaits de la maîtrise

 

 

 

 

LES CINQ POINTS PARFAITS DE LA MAÎTRISE

 

Une approche biblique et mystique

 

  

 

A la Gloire du Grand Architecte De LUnivers

 

Vénérable Maître et vous tous mes Frères, en vos grades, degrés et qualités :

 

Si nous lisons notre rituel, au passage concernant l’épisode de 5 points parfaits de la maîtrise. Nous avons la relation d’un événement vécu de manière symbolique, mais dont l’origine exacte est énigmatique. Dire qu’il s’agit un mythe est souvent une réponse fourre tout, ne masquant que notre ignorance de l’origine de nos propres cérémonies, un peu à la manière de la Science qui emploie quelquefois le mot Dieu pour désigner ce qu’elle ne comprend pas. Dans le cas de la Franc-Maçonnerie, il semble s’agir d’un véritable trou de mémoire, causé par son histoire. Je ne vais pas vous relire le passage décrivant cette cérémonie, que tout un chacun ici à déjà vécu. Par contre je tiens à vous citer la dernière phrase de cet étrange cérémoniel :

 

Mais, ayant réuni, tous les trois, leurs efforts, ils parviennent à le mettre debout par « Les Cinq Points Pafaits de la Maîtrise » et saluent avec joie son retour à la vie.

 

Dans sa phraséologie, nous avons ici purement et simplement la description d’un miracle. En effet, la définition première du Miracle est je cite « consiste à ramener les morts à la vie ». Maître Hiram est dans un état de putréfaction, les cinq points lui redonnent vie. Mais la différence du Miracle et de notre cérémonie, c’est qu’il faut la Foi pour les opérer. Dans notre cas, on nous décrit un processus technique, s’apparentant à une pratique magique. Ce que nous dit pas le rituel, c’est que normalement, après avoir été ramené à la vie, un mort obtient la vie éternelle. Il ne peut plus revenir en arrière, car la mort est vaincue, ici personne ne semble avoir fait le rapprochement entre cette mort consommée ; le cadavre est en état de décomposition avancée, et le retour à la vie, dans un corps reconstitué. Opération donnant dans différentes tradition l’immortalité ! Opération portant également le nom de résurrection pour des traditions très différentes.

 

Nous trouvons dans la Bible une pratique que l’on peut qualifier de magique, pour faire revenir un mort à la vie. Il s’agit du prophète Elie, qui s’allongeant par trois fois sur le cadavre du fils de la veuve de Sarepta, et en prononçant des Paroles particulières à l’Eternel, va lui redonner la vie. Ceci par le retour de l’âme, le principe vital, dans le corps mort. Cet événement tiré de la Bible hébraïque est en fait très semblable, dans sa structure au rituel que nous connaissons des Cinq points parfaits de la Maîtrise. Il faut un attouchement, et prononcer une parole pour redonner la vie.

 

Est-ce que le rituel que nous appliquons décris une résurrection au sens où l’entend la Bible ? Je cite ici un passage de Matthieu, mal connu, digne d’un film fantastique, il s’agit de Mt 27 ;52 à 53 et les tombeaux s’ouvrirent, et les corps de nombreux saints qui dormaient se relevèrent et, sortant des tombeaux après sa résurrection, ils entrèrent dans la Ville sainte, et se manifestèrent à un grand nombre de gens. Ici il s’agit de la résurrection de Jésus devenu le Christ qui entraîne une résurrection des morts situés alentour, comme dans un phénomène en chaîne. C’est un passage des plus mystérieux, et même inacceptable pour la raison.

 

La raison érigé au rang de déesse par les Révolutionnaires de 1789, et dont la Franc-Maçonnerie se veut le phare, la lumière de son flambeau arrive-t-elle a éclairer le tombeau de notre Maître Hiram pour expliquer ces cinq points parfaits de la maîtrise, force est de constater que non.

 Nous sommes en présence d’une énigme maçonnique passionnante, dont un Hercule Poirot maçonnique, en faisant fonctionner ces petites cellules grises, pourrait peut être un jour élucider!

 

Nous allons maintenant ouvrir une piste d’investigation sur l’origine de ces 5 points et du Maître Hiram au tombeau, bel et bien mort. Et cela nous renvoi au débat si controversé de nos jours, quelle est l’origine exacte de la Franc-Maçonnerie ? Osons le mot, et si le mythe d’Hiram n’était que la transposition maçonnique, de la résurrection de Jésus de Nazareth, devenu Jésus le Christ. Autre événement hautement passionnel dans notre société moderne, pour les uns mythiques et hautement improbable, pour les autres, le signe que l’Eternel envoya au monde. Cette piste a été ouverte en Angleterre, par des maçons britanniques, faut-il la rejeter d’emblée ? Nous savons que la Franc-Maçonnerie a été crée dans son sens moderne, par des Pasteurs de l’Eglise anglicane. Le Pasteur Anderson, mais aussi d’autres personnages restés dans l’ombre, dont le plus connu est Jean Théophile Désagulier. Il suffit de lire les Constitutions d’Anderson dans ses deux versions de 1723 et 1738 pour s’apercevoir qu’elles sont imprégnés d’histoire biblique dans la fibre même du texte, habilement mêlée à l’histoire des principaux personnages des Empires Babyloniens, Perses, Grecs et Romains ! Assurément nos pasteurs connaissaient parfaitement leur bible. Mais connaissaient-ils l’origine exacte de la Maçonnerie, au point de détruire des documents précieux, qui masquent depuis l’origine exacte de l’Ordre Maçonnique. Le personnage de Jésus n’est cité que de manière discrète dans la version de 1723, on le cite comme Messie de Dieu , le Grand Architecte de l’Eglise. Le texte de 1738 le nomme nominalement avec son titre chrétien de Seigneur Jésus Christ, avec une courte notice tirée des Evangiles. Les maçons de 1738 ont voulu revenir vers le christianisme, c’est un fait historique, mais le texte de 1717 est bien plus intéressant. Il présente un personnage, le Messie de Dieu, avec prudence, pouvant s’adresser indistinctement aux enfants d’Israël, mais aussi aux fils de l’Inde, tout comme aux Chrétiens. Ce texte est assurément de portée universelle.  La vérité dans cette affaire se montre fort complexe et fascinante. Nous allons très brièvement approcher une énigme historique pour la Franc-Maçonnerie, où s’ancre directement nos fameux Cinq Points Parfaits de la Maîtrise.

 

Nous savons de manière positive, qu’Anderson a voulu masquer l’origine écossaise de l’Ordre Maçonnique, mais cette même Ecosse est-elle bien la mère de la Maçonnerie ? On oublie trop vite qu’avant nous a fleuri une énorme civilisation, très riche, immensément diversifiée sur les plans spirituels et religieux. Il s’agit de l’Empire Romain, dont les derniers faits héroïques brillent au travers de la légende arthurienne… Un romain qui défendit les derniers idéaux spirituels et politiques de l’Empire qui était devenu un modèle avancé de civilisation, loin des clichés véhiculés par les peplums, et devenu Chrétien depuis l’édit de Constantin en 313 de notre ère. Or Rome dans l’imaginaire collectif, ce sont des bâtisseurs. Et cet imaginaire est même en-dessous de la réalité. Rome fut la plus grande civilisation de bâtisseur qu’eut connut le monde en durée, même l’Egypte n’est pas comparable, car en Egypte seuls les monuments religieux sont faits pour durer. A Rome, tout est fait pour durer dans l’éternité, d’où le nom de « Ville Eternelle » donnée à la ville. La Franc-maçonnerie est-elle en fait l’héritage de l’Imperium Romanum ? Des noces entre Rome et Jérusalem ? Car Hérode le Grand était un grand bâtisseur, et un ami de Rome, au détriment de ses compatriotes qui ne l’aimait pas pour cela.  La chose est loin d’être absurde, et nous n’entrerons pas dans les détails, car nous nous éloignerons alors de l’objet de cette planche.

Maintenant posons la question de suite : Les rituels que nous connaissons de la Maçonnerie, et notamment les Cinq Points Parfaits de la Maîtrise, sont-ils des rituels religieux oubliés, appartenant aux Judéo-Chrétiens ? et transmis par les Collegia de constructeurs hébreux aux romains, et ces derniers au monde médiéval via l’Ecosse ?

 De l’histoire fiction ? Pas si sur… Le temps imparti pour cette planche me laisse peu de temps pour développer cela, mais il existe des développements très sérieux, ouvrant des perspectives nouvelles à l’histoire maçonnique.

 En fait nos signes de reconnaissance que nous retrouvons dans différentes traditions, puis arrivé dans la Maçonnerie, seraient des éléments d’une liturgie oubliée. La griffe du maître ne serait que le rappel de l’emplacement des clous de Jésus…et nos cinq points parfaits de la maîtrise, rappelleraient directement la méthode héritée des hébreux de l’Antiquité pour ressusciter de manière magique des morts. Comme par exemple le célèbre Simon le Magicien. Hiram n’étant que la substitution de Jésus au tombeau. Les vices récités tout après les cinq points, cités dans le rituel qui sont l’Ignorance, le Fanatisme et l’Ambition, correspondent bien aux vices traditionnels attribués à la cause de la mort de Jésus.

 

Pourtant ont pourra objecter que le grade de Maître est très récent en Maçonnerie. C’est vrai, ce grade aurait été institué peu avant 1721, on ne sait exactement par qui, une fois de plus, la Maçonnerie manque tragiquement d’éléments documentaires précis pour établir son histoire. Mais il s’agit de la constitution d’un grade, pas de son contenu symbolique…Nous savons également que ce fameux mythe d’Hiram existe aussi chez les Compagnons du Tour de France, avec des origines tout aussi obscures et incertaines ! Le contenu du mythe dit d’Hiram est fort ancien, on peut aussi le rattacher aux différentes mythologies, mais on se heurte à un problème de transmission. En effet, avec la chute de l’Empire Romain, c’est toute la mémoire de l’Antiquité qui sombre avec lui dans l’oubli pour de longs siècles. Jusqu'à ce que l’archéologie, nous révèle peu à peu des pans de sa civilisation, et des autres civilisations de tout le croissant fertile. Seule deux religions dans cette partie du monde avaient survécu à la catastrophe, (encore mal comprise de nos jours par les historiens, inflation, décadence, empoisonnement au plomb), le Judaïsme et le Christianisme qui triomphe pour cause également d’anéantissement des structures de l’Empire. En effet le Mitracisme, les cultes solaires ou encore orientaux, seront totalement christianisés ou anéantis dans la tourmente de la chute de l’Empire Romain. Ne survivront dans les campagnes, que des cultes confus, à des arbres, à des sources, qui ne tarderont pas à devenir certains des saints et des saintes que nous connaissons par la suite. Après l’oubli de la technique de la construction en pierre, on retrouve enfin grâce à l’Empire Byzantin enfant de la Louve romaine et de la Judée dans une étrange convergence d’histoire sainte, l’art du trait et l’art de la pierre…et avec elle, la richesse des cérémonies ésotériques des bâtisseurs. La boucle est bouclée, la Maçonnerie revient par l’Empire Byzantin, et irrigue toute l’Europe devenue arriérée. Une fois de plus, Hiram et Jésus sont-ils à l’origine une seule et même personne ? L’existence de cette cérémonie peut le faire penser.

 

Les cinq points sont en fait comparables aux cinq ordre d’architectures du grade de Compagnon, c’est le plan parfait pour édifier l’homme nouveau celui qui est transfiguré par son retour d’entre les morts ! Ces cinq points relève l’individu mort, et lui confère l’immortalité, autre concept oublié de la maçonnerie moderne. Immortalité au sens que l’initié ne pourra plus jamais revenir en arrière dans son état d’obscurité, il connaît la mort, il a vaincu la mort, et il s’éveille à une nouvelle lumière, dans un autre degré de conscience. Décidément ces 5 points parfaits de la maîtrise sont parfaitement adapté pour cette exégèse, et ce n’est pas un hasard.

 

De nos jours, des mouvements néo-païens comme la Wicca en Angleterre, on reprit nos 5 points parfaits, pour l’appliquer à leur propres rites, ils appellent cela les 5 points d’Aradia. Une habile récupération mais qui n’est en fait qu’un retour aux sources d’une pratique magico- théurgique, dont l’origine se retrouve effectivement dans la magie ancienne, et en fait, probablement de la Cabale dans sa forme la plus reculée dans le temps.

 

Les Cinq points parfaits de la maîtrise s’inscrivent dans un contexte qui demeurera encore mystérieux, et qui s’agglomère dans une légende issue probablement du Christianisme ancien, où Hiram n’était autre que le Christ ressuscité. Nous savons de nos jours que les premiers Chrétiens vivaient des cérémonies secrètes, où ils revivaient la mort et la résurrection du Christ, au moyen d’attouchements particuliers. C’est la principale raison de la persécution de ces personnes, car accusé de pratiques étranges, non comprise des citoyens de l’époque. Alors cette piste d’un Jésus devenu Hiram de nos jours est loin d’être absurde à la lumière de ces faits. Mais dans cette phase précise du rituel, car Hiram le Constructeur est cité dans la Bible, mais Hiram est un constructeur c’est tout, il ne va pas vaincre la mort au moyen d’un étrange rituel pratiqué par ses ouvriers maçons. L’interpolation d’Hiram renaissant de la mort, fait aussi penser aux mythes égyptiens, certes. Mais rappelons tout de suite, que ce n’est pas l’ignorance, le fanatisme et l’ambition qui causèrent la mort d’Osiris. Appliqué par contre à ce que nous savons de ces premiers chrétiens, le puzzle semble coller beaucoup mieux.

 

Pour conclure, rappelons la technique des 5 points parfaits de la Maîtrise, car il s’agit bien d’une technique, que nous appliquons bien souvent de manière un peu trop mécanique au cours de nos rites d’exaltation. Rite d’exaltation…le mot est prononcé également, dans certaines traditions spirituelles, ce mot veut dire « état de perfection suite à une résurrection » décidément les pistes convergent.

 

 Premier point : pied contre-pied, comme le pied représente l’assise de l’homme en position debout.  Symboliquement, nous pouvons en déduire que le processus de résurrection du corps du Maître Hiram est lancé, et que l’éclair de lumière réintroduire son souffle de vie par son âme.

 

Deuxième point : genou contre genou, les énergies circulent, le flux vital revient dans les parties basses du corps, par le don de cette anima.

 

Troisième point : Poitrine contre poitrine, le cœur siège des passions dans la tradition, va rebattre, c’est le don qui fait l’humanité en l’homme.

 

Quatrième point : La main dans le dos, répétant de manière symbolique un processus magico-religieux bien connu de l’Ancien Canaan et d’Israël, le corps est entièrement reconstitué, tendon par tendon, chair pour chair, dans la plénitude de son intégrité.

 

Cinquième point : Joue contre joue, ou signe de tendresse.  Le processus est achevé, Hiram est totalement revenu à la vie, la mort est vaincue, et il peut témoigner d’un nouvel état. Il ne sera plus jamais comme avant, il ne peut plus retourner en arrière, dans son état précédent. Mais pour le franc-maçon c’est le début de toute la quête ésotérique : la Parole perdue.

 

Je vous laisse ceci, mes Frères, pour notre méditation, à la fois sur l’histoire de ce rituel particulier des 5 points associés à Hiram, 5 points pouvant aussi être attribué au Pentagramme, symbole de vie et aussi associé à la résurrection des morts chez les Anciens ! Une chose est certaine, sortir de la mort pour aller à la vie, c’est probablement la chose la plus inacceptable pour nos esprits cartésiens, et pourtant, la Maçonnerie mondiale, dans ses rituels, le fait revivre à chacun d’entre nous. Nous sommes tous devenus des Maîtres Hiram… le débat est ouvert sur cette question vaste, qui soulève une foule de mystères passionnants.

 

J’ai dit.

 

 

 



20/05/2007
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 113 autres membres