NAUVOO LODGE

NAUVOO LODGE

Ma lecture du livre symbolique "caché" de la vigne

Ma lecture du livre symbolique « caché » de la vigne.

 

L'homme a toujours eu beaucoup d'intérêts pour la vigne. C'est une plante qui lui inspire le respect. Peut-être plus par le jus de ses fruits, qui une fois transformé en vin, lui apporte, lorsqu'il le boit avec modération, un plaisir et un bien être que peu d'autres boissons peuvent lui apporter. La vigne accompagne les civilisations depuis la nuit des temps, c'est pourquoi, parler de la vigne ou du vin, c'est parler de la culture des civilisations qui se sont succédées dans les zones tempérées de notre planète depuis l'avènement de l'humanité.

Pour qui a déjà eu l'occasion de s'isoler quelques instants sur une vigne, il est plus facile de comprendre la force symbolique de cette plante, qui très souvent est représentée comme l'arbre de la vie et de la connaissance. Elle pourrait être également symbole de la force et de la volonté, car elle possède une vivacité de croissance extraordinaire dans les terres les plus pauvres.

 

L'Hiver

 

La vigne en hiver a un aspect très sombre. La couleur noire du cep avec son écorce plucheuse fait penser à un végétal mort. De plus, plantée sur des hectares de terre caillouteuse, sans herbe, la vigne donne au paysage un aspect très sévère et triste. Un peu, comme si toute vie avait disparu de sa surface.  Très souvent, nous découvrons, en parcourant les lignes entre les ceps, ici le cadavre d'un oiseau là, la peau desséchée d'un lézard ou d'un serpent, comme pour nous rappeler la réalité de la vie, elle ne nous est que prêtée.

La mort est l'arrêt du muscle cardiaque, l'extinction du souffle et la putréfaction de l'enveloppe charnelle. Ce corps qui se décompose et se disperse dans le cosmos sous forme d'hydrogène, d'hélium, de carbone et autres particules, retourne régénérer le cycle de la vie. Autrement dit, cette mort, au niveau de l'univers n'est qu'apparente, car la disparition du singulier, renouvelle l'ensemble. Ceci se remarque particulièrement dans les vignes rocheuses, par l'apport d'humus que crée la caducité des végétaux et la mort des animaux, augmentant, la couche de terre, matrice de la vie.

Jusqu'à l'âge de cinq ou six ans pour moi, la mort n'existait pas. Puis elle s'est lentement dessinée, lointaine, horrible, mais réservée aux autres. Par la suite, l'adolescence et ses questions, les responsabilités familiales et professionnelles ainsi que le décès de personnes m'étant de plus en plus proches en âge, ont petit à petit changé la vision de mon petit cosmos personnel, de la vie et donc de la mort. Progressivement j'ai ressenti un sentiment de mal-être me poussant à rechercher le comment et le but de la création. Recherche louable, mais à mon niveau impossible. Ce sentiment, je l'ai compris bien plus tard, était généré par l'impression que j'avais inconsciemment d'avoir jusqu'à ce jour, vécu parallèlement aux moments réellement importants de ma vie. Partant de l'ensemble, je me retrouvais à chercher la compréhension du particulier, c'est à dire, mon moi.

« Sorti des écoles, j'ai trouvé un travail, je me suis marié, j'ai eu des enfants, j'ai travaillé. Au début il a fallu faire ses preuves, et les menus de fins de mois étaient très souvent : patates et fromage. Mais la force, l'appétit et l'optimisme de la jeunesse aidant, j'ai commencé à grimper les échelons de l'échelle dite sociale. Dès arrivé sur un échelon que déjà le suivant m'appelle.  C'est Byzance, je suis le roi. C'est un voyage à la japonaise au cours duquel je prends des photos des moments de ma vie que je juge importants. Je les regarderai lorsque j'en aurai le temps.  Lorsque je serai arrivé ! Arrivé où ? Il me reste ces clichés jaunis, écornés et la question : ai-je apporté à ceux que j'aime tout ce que je pouvais leur apporter, au moment voulu ? Mes enfants sont maintenant hors de la maison, et je n'y ai vu que du feu !

Cette réflexion m'est venue une fin d'après-midi de blues, alors que je m'étais retiré dans une vigne accrochée à la montagne, cent mètres au-dessus du Rhône. Chaque fois que je m'y rends seul, je suis troublé par deux sentiments simultanés et contraires.  Je me sens fort et heureux de vibrer avec la nature, impressionné par le panorama , mais d'autre part, je ressens de l'humilité face à la grandeur de cette nature. Elle m'oppresse et me rappelle ma condition de fourmi. C'est un lieu où je perçois souvent une ambiance de retraite initiatique qui m'inspire des pensées existentielles, telles que le pourquoi et le comment de ce qui m'entoure et surtout qui suis-je là au milieu ?

Tout homme travaillant la vigne tous les jours de l'année, pratiquement isolé dans la nature, se trouve comme le récipiendaire dans le cabinet de réflexions. Il est seul avec ses observations et surtout ses réflexions. Dès que l'on noue conversation avec un tel personnage, bien que très souvent il s'exprime d'une manière très simple, même quelque fois un peu frustre, on ressent une grande maturité, une logique terrienne et une vaste culture d'autodidacte, acquise par la communion avec la nature. Sans vraiment le vouloir, quoiqu'un peu goguenard, il vous suggère qu'intelligent et peu cultivé vaut mieux que cultivé et peu intelligent. Pour lui il n'est qu'intelligent, car son humilité l'empêche de reconnaître sa culture. Le vigneron est un de ces hommes, pondéré, ne prenant pas la parole sans avoir réfléchi. Il vit ce silence qui l'accompagne tout au long de l'année. Il a le temps d'analyser toutes les questions qui lui viennent à l'esprit.

C'est certainement avec les difficultés et dans la douleur que l'on fait le plus de progrès. Par la perte d'un être cher, cette séparation irrévocable qui brutalement nous laisse appréhender ce que cet être était pour nous, ce qu'il nous apportait. N'y aurait-il pas quelques remords de ne lui avoir pas toujours montré tout l'amour qu'on lui portait ? Regrets égoïstes adoucis par la pensée qu'il n'y a plus de souffrances, ni physiques, ni morales et que la vie continue à travers les nouvelles générations. Cette bipolarité, nous l'observons l'hiver en contemplant une terre gelée, recouverte d'un voile de neige, blanc, froid et triste comme la mort, parce qu'éclairé par les rayons blafards de la lune, éclairage propice à la veillée des morts. Ce sont ces mêmes rayons, qui la nuit donnent un signe de lumière et de vie en vainquant les ténèbres.

La lune meurt à chaque lunaison et renaît trois jours après symbolisant une certaine pérennité.  De par ses disparitions et apparitions régulières, elle est devenue le calendrier de l'homme, la mesure du temps qui s'écoule.

 

Le Printemps

 

Au printemps, la taille de la vigne bat son plein.  L'atmosphère se réchauffe et la végétation reverdit lentement. Les amandiers en fleurs forment de grandes boules de couleur blanche dans le paysage et participent à un grand concours de beauté avec les magnolias et les forsythias. Le vigneron coupe les sarments et forme le cep à trois cornes.

Le chiffre trois est présent dans la vigne, par le mode de culture conduit en gobelet, où le cep est habituellement taillé à trois cornes, et rappelle l'importance du ternaire. La vision de tous ces ceps présentant leurs trois cornes disposées en triangle fait penser à un texte maçonnique ou à la signature du maçon, symbolisant, sa volonté de transformer l'opposition de son unité personnelle avec le deux de l'autre ou de son environnement, à travers la recherche de la connaissance de soi et la compréhension d'autrui. Le moi additionné à l'autre par le travail intérieur effectué, devrait donner le résultat, compréhension, fusion. Le trois nous ramène au moi qui se connaît mieux par son travail envers l'autre. Il représente la synthèse de un plus deux. Le mariage et la création d'une famille en est un des plus beaux symboles.

Les sarments coupés, très rapidement la sève monte et la vigne se met à pleurer par les blessures occasionnées par la taille. Toutes ces gouttes de sève pendantes aux ceps, paraissent, sous un rayon de soleil, tels des myriades de petits diamants. C'est la renaissance de la vigne. Les bourgeons verdissent et attendent la première pluie chaude pour éclater.  Cette eau, sans laquelle la terre ne serait qu'un énorme rocher stérile, fécondera la terre comme le sperme féconde la femme. Une petite pluie fine de printemps, et c’est le ciel qui fait l'amour avec la terre. L'eau, ici, est l'emblème de la vie. Sans eau c'est la sécheresse, la mort. Pratiquement toutes les civilisations ont considéré ou considèrent l'eau comme un symbole de vie important. La Bible et le Coran contiennent un très grand nombre de paraboles parlant du symbolisme de l'eau. Il en va de même, entre autres, chez les Hindous et les Aztèques.

Le symbolisme de l'eau est ambivalent, car l'eau est également un symbole de mort par les tornades, le déluge, les tempêtes et les inondations qui sont décrites, souvent, comme des punitions données aux méchants.Nous utilisons également l'eau pour laver, pour nettoyer et par conséquent l'eau est aussi un symbole de purification, de renouveau.

Le climat du Valais étant très sec car les pluies y sont plus rares que partout ailleurs en Suisse, les Valaisans ont dû aller chercher l'eau dans les montagnes, très souvent à plus de trente kilomètres des cultures. Pour ce faire, ils ont construit des petits canaux qui partent pratiquement de dessous les glaciers et viennent arroser les vignes et les cultures des coteaux de la plaine du Rhône. Ces canaux se nomment les Bisses. Leur construction a nécessité une large connaissance technique et pratiquement les mêmes outils que ceux des bâtisseurs de cathédrales. En effet ces bisses traversent des terrains très variés, il a fallu ici creuser le lit du canal dans le rocher ou, là faire un mur de soutènement en pierres sèches, quelque fois façonnées, taillées avec ciseau et maillet. Le lit du bisse devant avoir une déclivité constante et minimale pour garantir un débit régulier et pas trop important, le niveau et la règle étaient indispensables. Peut-être, les Valaisans ne donnaient-ils pas la  même symbolique que les maçons à leurs outils, mais par l’œuvre accomplie et la précision atteinte, sans l’aide d’ingénieurs, ils ont prouvé qu’ils avaient acquis un haut niveau de réflexions et de connaissances. Ceci se remarque d’une manière plus précise dans les murs de pierres sèches de certaines vignes, qui atteignent une hauteur de 18 mètres et dont le fruit a une régularité remarquable.

Par la somme des travaux effectués ils ont démontré leur volonté et leur persévérance, symbolisées par le maillet (actif). Avec le peu de moyens mécaniques dont ils disposaient pour réaliser ces constructions, nous devinons le nombre de problèmes, de difficultés qu’ils ont dû appréhender, résoudre ou éviter, symbolisés par le ciseau (passif). Avec le niveau et la règle ils ont nivelé les irrégularités du terrain et gardé une pente constante, comme nous devons dans notre quête de la sagesse, supprimer les irrégularités qui nous en détournent et toujours regarder notre but lointain.

 

L'Été

 

Dès que les cigales se mettent à chanter, c'est l'été, il fait très chaud.  La vallée a pris son air de Provence.  Contre les murs de la vigne, les rayons du soleil arrivant perpendiculairement sur le thermomètre de la guérite, font monter le mercure à des hauteurs qui nous conseillent de sagement rester à l'ombre de la treille.  Le mercure qui s'échauffe contre le mur, est surprenant, car un métal, est généralement solide à la température ambiante, lui s'adapte aux situations, il se liquéfie, s'évapore.  Il est le purificateur de l'or, mais il a aussi un côté médiateur peut-être un peu entremetteur par sa fluidité et sa manière de s'amalgamer.

Les effeuilleuses, des écolières, des étudiantes et des femmes de la région, sont sur la vigne, en plein soleil et abritées sous leur chapeau, elles arrachent les feuilles qui portent ombrage aux raisins, à fin qu'ils mûrissent mieux. Elles montent ou descendent les lignes au rythme de leur labeur très souvent en chantant, comme si elles remerciaient le soleil de nous chauffer.

Le soleil, le feu qui fait fondre les métaux, empêche l'eau de se transformer en glace et sans qui aucune vie ne serait possible sur terre, n'est pas seulement un symbole de vie, mais également, celui de l'esprit, de la connaissance et de la pureté. Le soleil par son extrême chaleur et par les radiations qu'il nous envoie peut aussi être un symbole de mort comme le feu d'essence démoniaque est signe de destruction, de punition. Le feu et l'eau, sont deux éléments contraires qui symbolisent, la purification, une purification spirituelle par le feu et plus matérielle par l'eau. Comme nous l'avons vu plus haut, tous les deux représentent également la mort. Il n'est pas rare que des couples de symboles soient formés d'individualités pour le moins différentes, si ce n'est antagonistes. Un autre de ces couples est le couple soleil-lune, les deux luminaires de la vigne.

Le soleil est une étoile, masse en fusion qui émet une énorme quantité de chaleur et une intense lumière, alors que la lune est un corps froid d'extraction planétaire réverbérant la lumière du soleil. L'un et l'autre symbolisent, entre autre, la connaissance. Le soleil est la connaissance intelligente active, celle que nous acquérons par notre propre recherche. La lune est la connaissance apprise, passive, par reflet.  Pour nous, d'origine latine, le soleil est masculin, actif, viril, et la lune est féminine, passive et changeante. Pour les germaniques, avec beaucoup d'autres peuples, le soleil, die Sonne, est féminin et la lune, der Mond, est masculin. C'est le féminin qui est actif. Il serait faut de penser qu'en symbolique les comparaisons sont axées sur les différences sexuelles de l'homme et de la femme. Au sens ésotérique le masculin donne et le féminin reçoit, alors que chez l'homme et la femme, sur le plan psychique et biologique, tous les deux sont formés de caractères mâle et femelle. La croyance dogmatique d'une différence autre que physique, entre hommes et femmes, est en train de s'estomper, dû à notre actuel mode de vie et à l'influence de l'éducation de plus en plus égalitaire donnée aux filles et aux garçons.

Lorsque le soleil est au zénith, tout travail s'arrête dans la vigne et les gens vont se réfugier à l'ombre des plantes et rechercher un éventuel petit souffle d'air. Ce souffle est la vie des êtres vivants, il est le signe tangible de l'élément vital dans lequel ils vivent et qui les sépare de l'infini. C'est maintenant le moment le plus chaud de la journée. Après le casse-croûte, tout le monde s'assoupit. Alentour, il n'y a qu'un silence de braise.

Le silence est certainement source de paix et de bien être, comme par exemple, lorsque par une chaude nuit d'été, vous vous couchez sur le dos entre deux lignes de ceps et vous contemplez les étoiles dans un environnement absolument silencieux, vous vivez un moment privilégié. Une telle paix vous envahit, que vous avez l'impression d'être en lévitation ou sous la voûte du temple, entrain de participer à une chaîne d'union avec le monde entier.

Le silence à d'autres occasions, peut être source de mal-être, d'anxiété. Tel que peu avant l'orage, la vigne arrête de bruire, il n'y a plus un brin d'air, les oiseaux et autres animaux se terrent. C'est le silence avant le déchaînement des éléments. Le vigneron anxieux espère qu'il n'y aura pas de grêle et que ses murs tiendront le coup. Dans les relations humaines le silence signifie : ne pas parler, écouter, ne pas correspondre. Ici de nouveau le silence a deux états. L'un positif et l'autre négatif.

Le silence de l'apprenti est sans conteste un silence positif qui par l'écoute et la réflexion lui permet d'apprendre. Ce silence me révèle le long chemin que j'ai encore à parcourir jusqu'au jour où un commencement de sagesse pointera en moi. Tant bien que mal, je tente d'utiliser le silence dans tous mes rapports avec autrui. C'est un travail de longue haleine et les rechutes sont nombreuses. Je dois avoir à tout moment le silence à l'esprit pour que lorsque je suis d'un avis différent ou que je me sens agressé, se déclenche en moi une action de réflexion plutôt qu'une réponse non méditée, dont le sens et la manière, seront certainement mauvais et agresseront mon interlocuteur.

Le silence aide au respect et à la compréhension de la pensée d'autrui. Il nous ouvre à la réflexion par l'écoute des arguments et objections, nous menant en direction de la connaissance de notre moi. Il est aussi des silences négatifs tel que la bouderie ou le mutisme face à l'injustice. Dans ces cas le silence est une lâcheté et une solution de facilité. Comme en musique, où les silences, plus ou moins longs, ont une grande importance, nos différents silences rythment notre humeur.

Le silence intéressé

le silence respectueux (protégé, parce qu'en voie de disparition)

Le silence amoureux

Le silence douloureux

Le silence découragé

Le silence de la mort

Le silence du sommeil

Le silence de la réflexion ...

 

L'Automne

 

Le mois de septembre touche à sa fin, le vigneron est redescendu de son mayen (chalet de montagne). Calmement mais avec un peu d'anxiété, il parcourt sa vigne, contrôlant les belles grappes bien mûres et s'assurant que pendant son absence il n'y a pas eu d'attaques de pourriture ou de mildiou. C'est le moment de préparer les passages pour les vendangeuses et les brantiers, de réviser les moteurs des treuils, des téléphériques et de rafistoler les marches d'escaliers branlantes. Ces marches d'escalier crochées aux murs qui nous permettent, de monter dans la vigne, lentement, avec précaution dans les passages difficiles, illustrant notre ascension laborieuse vers la connaissance, ou de descendre à la recherche du livre symbolique caché.

Les préparatifs terminés, les vendanges sont là. Les vignes grouillent de monde  Les routes viticoles sont encombrées, bloquées par trop de jeeps, tracteurs et remorques. On crie, on rie, on s'engueule et le jus coule à flots dans les pressoirs. Les vendanges se passent bien. C'est le salaire de dix mois de labeur. Dès que la vigne a donné ses fruits, comme pour fêter ce succès par un dernier feu d'artifice, le coteau se pare de brillantes couleurs , jaune or pour le fendant, rouge écarlate pour les gamay et pinot noir et un beau vert, encore tout estival pour les vignes non encore vendangées.

A l'aube de l'humanité, au Moyen-Orient, la vigne était considérée comme sacrée et le vin était réservé aux dieux. En Valais les quelques cinq mille hectares de vigne appartiennent à plus de vingt-deux mille vignerons. C'est dire que chaque famille est propriétaire d'un lopin de vigne, et elle y tient comme à la prunelle de ses yeux. La vigne représente la richesse qui se transmet de père en fils. Le fils doit accepter cette vigne et c'est un déshonneur que de la vendre à un tiers.  Durant l'année les anciens iront contrôler si cette précieuse vigne est cultivée selon toutes les règles de l'art.  Si c'est le cas, il aura l’aide de toute la famille pour les vendanges.

Une fois les vendanges terminées, après deux ou trois nuits fraîches, les couleurs s'éteignent, les feuilles brunissent et la vigne n'attend plus qu'un coup de vent lui mette son habit d'hiver. Par contre, à la cave, dans la douce chaleur des cuves en fermentation, le sang de la terre frémit en laissant échapper des senteurs de carbonique pétillant et de fruits murs. Le vin nouveau est prometteur. Ce vin qui met la joie au coeur de l'homme symbolise chez les anciens la connaissance, l'initiation, l'immortalité ou encore la boisson de l'amour divin.

« Notre verre était la pleine lune.  Lui, il est un soleil , un croissant le fait circuler.  Que d'étoiles resplendissent quand il est mélangé.

On a fait une distinction , mais le tout est un, nos esprits sont le vin et nos corps la vigne. »

Extrait de AL KHAMRIYA (L'éloge du vin), poème mystique de Omar Ibn AI Fâridh.                                                                                                 

 

 



10/06/2007
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