NAUVOO LODGE

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Symbolisme du pain et du sel

Symbolisme du pain et du sel.

Parmi les éléments du cabinet de réflexion, le profane reconnaît une coupelle de sel ainsi qu’ un crouton de pain. Ce soir là, le profane n’y goûtera pas. J’y consens, maintenant, symboliquement.
SEL
Au commencement était le sel ! L’histoire du sel se confond avec celle des civilisations humaines. Cette substance vitale  a probablement joué un rôle majeur dans la longue émergence de l’espèce humaine. La vie n’a-t-elle pas pris naissance dans le milieu salé qu’est l’océan ?
Le sel prend une place prépondérante après la révolution néolithique. L’homme se sédentarise, la démographie galope, les pratiques sociales s’intensifient.
Autour du village apparaisssent l’agriculture et l’élevage. Au fil du temps une véritable culture du sel prend jour. Ce minéral est un véritable joyau : Source de travail par ses divers moyens d’extraction, de commerces et d’échanges par sa valeur marchande, de conflits par les convoitises inhérentes : le sel acquiert une valeur de monnaie marchande en Asie, en Afrique, dans l’empire romain.
On parlait à l’époque romaine de voie salée comme on parlera plus tard de routes de la soie ou de routes de l’or. Il a permis l’essor démographique de l’Europe du XIIIème puis a assuré la survie de la population pendant le sombre XIVème.  Salaisons et hareng saur furent pain béni pour la survie du peuple !
Etymologiquement, le nom de sel dériverait de salarium qui signifie : solde. Solde du légionnaire romain payé en partie en sel. Tout travail mérite salaire. Tout travail mérite son pesant de sel.
Ainsi mes FF.°.   chaque augmentation de salaire nous ramène à cette petite coupelle emplie de sel, à ce cabinet de réflexion, passage obligé que nous nous devons d’avoir toujours à l’esprit.
Cet élément nourrit  légendes et coutumes. Les traditions sémitiques en général ; la tradition juive en particulier font du sel un symbole majeur.
Il est le symbole de l’Alliance de Dieu  avec son peuple. «  Tu n’omettras  jamais le sel de l’Alliance de ton Dieu sur ton offrande »
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Si tu  avais vécu à cette époque biblique mon F.°.  peut-être aurais-tu eu la joie ? comme nourrisson, de sentir ton petit corps  frictionner de sel et d’huile en espoir de santé et protection. Tradition toujours existante chez les Bédouins.
Le sel est donc symbole d’Alliance, de Fidélité  mais il marque aussi le sens de l’accueil, de l’hospitalité. En signe d’amitié, les bédouins s’offrent un petit morceau de pain saupoudré de sel . Nous nous attendrions peut-être à une verre d’eau fraîche ! Permettez –moi une réflexion. Faut-il voir dans ce geste un enseignement : Nous nous manquerions à ce que avons et non pas à ce qui nous fait défaut !
« Vous êtes le sel de la terre, Ayez ce sel en vous même » nous dit le Nouveau testament. Le sel fut présent dans la liturgie catholique romaine jusqu’en 1969 à travers les rites baptismaux. Faut-il considérer que cette disparition soit un appauvrissement cultuel ?
Quoi qu’il en soit, de même qu’on ne souffle plus sur l’enfant pour en chasser le diable, on ne met plus de sel sur la langue en lui disant : « reçois le sel de la sagesse, qu’il  te garde dans
la Grâce de dieu pour la vie éternelle »
Le sel s’est dissout dans le latin !
Dans les traditions celtiques, on faisait placer sur le corps   du défunt une assiette où brûlait une bougie enfoncée dans du sel, ceci en gage de résurrection.
Chez les alchimistes, le mot sel désigne le Pb quand c’est le sel de saturne, l’étain quand c’est le sel de Jupiter  enfin le mercure pour le sel fleuri.
Ce n’est qu’au XVIIème siècle que la notion de sel se précisa en tant que minéral : retrouvé dans notre cabinet de réflexion, dans notre symbolique.
Heureuse coïncidence, ce sel : chlorure de sodium cristallise dans le système cubique. Il représenterait la partie stable de l’ être, l’essence de la personnalité, la force vive. N’aspirons-nous pas mes FF.°.   la stabilité, à l’unité ?
Ce minéral porte aussi en lui l’ambivalence. Ainsi il marque la mort chez les Romains : renverser le sel était de mauvais augure, rappelant cette légende selon laquelle  Carthage fut recouverte de sel pour être punie et stérilisée à jamais .
Te souviens –tu mon F.°. de ces anciennes compositions d’histoire où notre instituteur nous cuisinait sur la gabelle : cette T.S.A. : taxe à la saveur ajoutée qui nous faisait déjà goûter du bout des lèvres le sel de l’injustice dont le peuple était victime.
Nous sommes tous tendus, voire hypertendus. Ce n’est pas la faute à Rousseau  ni à Voltaire mais au sel , car facteur d’équilibre ou de déséquilibre physiologique. Savant dosage !
F.°. Mozart, ce génie de la musique est né à Salzbourg … ville du sel ! Tout est dosage vous dis-je , de notes,  de paroles , et de bien d’autres choses….
PAIN
Revenons à notre crouton de pain.
Le pain parcourt notre histoire à travers ses bons ou mauvais mots, ses slogans publicitaires ou politiques.
Du pain et des jeux hurle la plèbe cathodique !
Ils n’ont plus de pain, qu’on leur donne de la brioche nous dit Marie Antoinette.
Le pain, la paix et la Liberté nous dit 36
Le pain, le vin et le boursin nous dit la réclame.
Bon comme le pain nous dit ma morale chrétienne
Pain de  fesse dit le souteneur… A ne pas confondre avec pain de messe !
Le pain est présent autant dans le monde profane que dans notre rituel et reste comme le sel, indissociable de la vie de l’humanité.
Ainsi fut-il très tôt symbole de la pauvreté terrestre et de la peine associée au travail. «  C’est à la sueur de ton front….. »
Le pain apparaitrait dans l’Egypte très ancienne. Des peintures relevées sur des tombeaux égyptiens nous expliquent la technique complète de sa fabrication. Auparavant, les hommes mangeaient des pâtes  non levées. En fait, la période pendant laquelle l’homme eut recours au pain actuel est extrêmement courte.
L’apparition du pain actuel fut sans doute le fruit du hasard et de l’observation. Inventer la culture, sélectionner les céréales, discerner les denrées panifiables, maîtriser le feu, inventer la mouture, fabriquer du levain en reproduisant des phénomènes naturels de fermentation observée  par hasard.
La culture judéo –chrétienne est pétrie dans le pain :
« En souvenir de ce jour , on ne mangera pas le pain levé et durant la Pâque pendant 7 jours on mangera des azymes  »
« Partage ton pain avec celui qui a faim  »
«  Prenez et mangez car ceci est mon corps »
Christianisme : religion du pain. Jésus est né à Beth Lehem : maison du pain 
 « Je suis la pain de la vie »
Elément de connaissance dans sa fabrication, le pain  est pour le FM.°. symbole de Connaissance.
Le pain est le fruit du travail de l’Homme et de la chaleur du four. Tout comme l’initié est le fruit de l’introspection du profane dans le creuset, l’athanor du cabinet de réflexion.
Ce pain objet de mutation passant du matériel au symbolique, au spirituel par les quatre éléments :
Terre ; farine et four
Eau
Air : fermentation du levain
Feu : cuisson
Le pain du cabinet de réflexion contient tous les espoirs initiatiques assurant ainsi la transition entre la vie profane au sein de la terre, première étape de l’initiation,   symbolique de mort et la vie de l’initié. Comme  ce grain de blé qui meurt en terre pour renaître et se lever.
« Que ce pain que nous rompons réconforte notre corps et éveille notre intelligence  »  rappelle certains rituels .°.
Mes FF.°. , chacun de nous apporte ici un peu de son blé, de sa sueur, de son levain , de son Sel pour créer sa pâte idéale dont Gaston Bachelard disait qu’elle devait être un merveilleux équilibre de forces qui refusent et de forces qui acceptent , une parfaite synthèse de résistance et de souplesse.
J’ai dit.


21/05/2007
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